Cole Swenson and Lily Robert-Foley- Virginie Poitrasson- Paris, France 2015

ORGANIZER: Cole Swenson and Lily Robert-Foley

CONTACT: cole-swensen@uiowa.edu

FB EVENT PAGE: https://www.facebook.com/events/1496860523970234/

Cent mille poètes pour le changement
Quand: Le 26 Septembre, 19h
Où: 14 Galerie, 14 Rue Brochant 75017
Métro Brochant
Lecture ouverte pour tous ceux qui veulent lire leurs poèmes (descriptif détaillé plus bas). Apportez à boire et à grignoter.

Cent milles poètes (http://100tpc.org/) pour le changement est un événement global qui rassemble les corps s’identifiant comme « poètes » autour d’un thème commun : le changement.

Alors, quel changement ? Changement d’heure ? Changement d’adresse ? Changement de nom ? Changement de tempo ? En fait c’est à « nous » de le dire….

Terri Carrion et Michael Rothenberg, les deux poètes Etats-uniens à l’initiative de cet événement invitent chaque organisateur impliqué dans le projet, à écrire son propre « énoncé de mission » (mission statement).

Je soussignée Lily ROBERT-FOLEY, exerçant la profession d’enseignante d’anglais à l’Université d’Angers, demeurant au 14 Rue Brochant, Paris 75017 certifie n’avoir pas la moindre idée de par où commencer à écrire un tel énoncé. Je tâtonne. Je suis inquiète. Qui sont ces gens—Terri Carrion et Michael Rothenberg—pour nous inciter à nous organiser pour le changement. Sous quel nom ? En quel nom ? Pour quel nom ? Changement de qui ? Globalité de qui ? Je ne peux que faire de cet énoncé un lieu perplexe, déboussolé par les préoccupations. Qui a postulé un tout pour ce monde, et quelles sont ses motivations ? ses croyances ? ses amours ? ses positionnements ? ses présupposés ? ses aveuglements ? Il faut d’ailleurs poser la question de la traduction. Comment dire « globe » ? Dans quelle langue, dans quelle bouche ? Dans quelle oreille ? Sommes-nous obligés de partager ou de subir le même globe défini par les « poètes pour le changement » ? Et que faire avec les globes des autres ? Les frontières et les passages des autres ? Qui dit que ce monde pourrait lutter pour un changement unifié et unifiant ? Les « Américains » ? qui, dans une posture relevant autant de la bonne volonté que de la violence, aussi incomprise qu’elle est répandue aux Etats-Unis, nous demande de nous annexer à eux : « Voulez-vous rejoindre d’autres poètes aux Etats-Unis et partout dans le monde ? » (depuis le site des 100 mille poètes).

Je voudrais donc proposer une référence à une oeuvre d’art que j’aime bien à la place d’un énoncé de mission car je pense que cette oeuvre fait mieux que moi résonner toutes mes réserves sur cet événement :

NO BORDERS by Tanel Rander
http://nobordersnodifference.blogspot.fr/

Je ne peux m’empêcher de voir un lien de parenté entre la rhétorique de cette capitale qui traverse toutes les frontières et le changement déclenché par les privilégiés, censés rassembler « nous tous » sous un même « change » (en anglais).

Cela dit, je ne peux pas non plus m’empêcher en même temps d’y croire : au changement, à la possibilité de rassemblement, d’organisation, des réseaux qui luttent, comme je ne peux pas m’empêcher de lutter pour un « meilleur monde ». Mais moi aussi je suis « Américaine ». Au fond de tout amour et de toute utopie, bat un coeur des ténèbres—mais ça n’empêche pas que nos coeurs continuent à battre.

Voilà, venez si ça vous parle ou si vous voulez parler, lire si vous voulez lire.

Et apportez des choses à grignoter et à boire si vous avez envie de grignoter ou boire.

N’hésitez pas à transmettre! xoxo Lilz.

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